Association d'habitants et de consommateurs

  • Déc, mar, 2022

L’hébergement est un droit inconditionnel

Secourir les personnes en détresse est un devoir moral et une obligation légale. La France s’est honorée en accueillant l’Ocean Viking, mais ni le droit ni l’humanité ne sont respectés lorsque les occupants de campements informels sont évacués de façon brutale et sans offre d’hébergement, ainsi que le rappelle le rapport de l’observatoire des expulsions de lieux de vie informels.

La Fédération des acteurs de la solidarité publie une note de positionnement sur le projet de loi asile et immigration, accompagnée d’un avis sur la circulaire du 17 novembre du ministre de l’intérieur : « A cet égard, la Fédération rappelle qu’aucune condition de régularité de séjour, et a fortiori d’absence d’OQTF, n’est établie par la loi pour permettre l’accès ou le maintien dans un hébergement d’urgence ».


Source :

Association DALO


  • Déc, ven, 2022

REACTION ASSOCIATIVE A LA CIRCULAIRE DARMANIN

Les signataires du présent Communiqué de Presse dénoncent avec la plus grande force la position prise par le ministre de l’Intérieur dans son courrier du 17 novembre 2022 sur l’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF).

Cette circulaire, adressée aux Préfets ainsi qu’aux directeurs généraux de la police nationale et de la gendarmerie, pose le principe de l’application identique des méthodes employées pour le suivi des étrangers délinquants à l’ensemble des étrangers faisant l’objet d’une OQTF.


Cette prémisse en elle-même constitue une atteinte grave à l’Etat de droit en ce qu’elle tend à assimiler des personnes n’ayant commis aucune infraction ni aucun crime à des personnes condamnées judiciairement et propose un traitement administratif similaire. Si le courrier du ministre de l’Intérieur prend ainsi soin de rappeler que la législation européenne a imposé la suppression du délit de séjour irrégulier, c’est bien dans le sens d’un traitement punitif des étrangers en situation irrégulière qu’il s’inscrit. Or une personne étrangère, quelle que soit la régularité de son séjour, ne saurait être traitée en délinquant et punie pour sa seule situation administrative.

La systématisation de la délivrance des OQTF à l’égard de tout étranger en situation irrégulière, le souhait d’augmenter les décisions d’interdiction de retour et de refuser autant que possible les délais de départ volontaire, mais surtout l’inscription de ces personnes au fichier des personnes recherchées et l’assignation à résidence systématique des personnes non-placées en rétention, traduisent une politique à visée dissuasive qui renonce au principe d’un examen humain et individualisé des situations par l’administration.

L’ensemble des mesures évoquées par le ministre, en préconisant un tel traitement indifférencié des personnes en situation irrégulière, méconnaissent la complexité et la vulnérabilité des situations et des personnes tout en favorisant des mesures de privation de liberté qui portent atteinte aux libertés fondamentales. Cette tendance régulière à renforcer les pouvoirs de l’autorité administrative privatifs ou limitatifs de libertés sans contrôle du juge fait planer une lourde menace sur l’Etat de droit.

Cette circulaire méconnait sciemment la réalité des personnes faisant l’objet d’une OQTF et oublie en particulier le nombre considérable d’OQTF délivrées non pas en raison d’un comportement qui troublerait l’ordre public mais en raison des dysfonctionnements propres à l’administration en charge des personnes étrangères. Comme il a été démontré par de nombreuses associations et par l’institution du Défenseur des Droits notamment, l’accès aux services étrangers a été largement réduit à l’occasion de la dématérialisation des procédures, précipitant ainsi de nombreuses personnes dans des situations administratives irrégulières faute d’avoir pu, à temps, faire renouveler leur titre de séjour.

Elle oublie aussi que l’un des principaux obstacles à l’exécution des mesures d’éloignement n’est pas le comportement des personnes qui en font l’objet mais le refus des pays tiers ou d’origine de les accueillir. Proposer en réponse toujours plus d’enfermement et de contrôles n’est donc pas seulement honteux et inique, ce sera aussi couteux et inefficace.

Elle tait enfin la réalité des personnes. Les OQTF sont susceptibles de toucher n’importe quelle personne étrangère et arrêtent brutalement le travail, les études, les liens affectifs, les vies – même lorsque celle-ci sont construites depuis des années en France.

Enfin il est important de rappeler qu’aucune condition de régularité de séjour n’est établie par la loi pour permettre l’accès ou le maintien dans un hébergement d’urgence. Le principe d’inconditionnalité de l’accueil permet à toute personne présente sur le territoire de bénéficier d’un hébergement et d’un accompagnement adapté à sa situation.

Les seuls effets de l’application des recommandations du ministre de l’Intérieur seront d’accroitre la société du contrôle et de l’enfermement, de précariser encore davantage une population déjà vulnérable qui contribue pourtant fortement à notre économie, de créer des conditions de vie encore plus inhumaine pour des familles entières, de renoncer à toute ambition d’intégration et d’accueil.

Liste des signataires :

1. Accueil Information de Tous les Etrangers d’Aix-en-Provence

2. Acina

3. Association de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés d’Aix-Marseille

4. Association des Usagers de la PADA de Marseille

5. Asile

6. BAAM

7. Collectif Migrants 83

8. Dom’Asile

9. Droits D’Urgence

10. Emmaus France

11. ESPACE

12. Famille-France Humanité

13. Fédération des Acteurs de la Solidarité

14. Habitat & Citoyenneté

15. Pantin Solidaires

16. Paris d’Exil

17. Mamama

18. Mecs du Bleymard « Le Sentier »

19. Méditerranea Paris

20. Médecins du Monde

21. MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples)

22. La Casa

23. La Chapelle Debout

24. La Cimade

25. Le Comède

26. Ligue des Droits de l’Homme

27. LTF

28. Réseau Chrétien – Immigrés

29. Réseau Hospitalité

30. RESF 06 et 48

31. RUSF 13

32. Rosmerta

33. Roya Citoyenne

34. Samu Social de Paris

35. Secours Catholique – Délégation de Paris

36. Soutien 59 Saint-Just

37. Syndicat des Avocats de France

38. Tous Migrants

39. Thot

40. UniR Universités & Réfugié.e.s.

41. United Migrants

42. Utopia 56

43. Watizat

Contact Presse :

Maitre Marianne Lagrue

Syndicat des avocats de France 0688393550


  • Déc, ven, 2022

Logement : combien compte-t-on de squats et d’impayés de loyers en France ?

Dans les faits, quels sont le nombre de squatteurs et d’expulsions locatives en France ? Éléments de réponse.

Le squat reste un phénomène minoritaire

Un squat désigne l’occupation d’une habitation (une résidence principale ou secondaire) dans laquelle une ou plusieurs personnes se sont introduites par effraction. On parle alors d’une occupation sans droit ni titre des lieux.

En 2021, le ministère du Logement a créé un Observatoire des squats afin de faire face aux manques de données officielles sur la réalité de ce phénomène en France. En mai 2021, le ministère indique ainsi qu’en cinq mois, 124 demandes de procédures avaient été remontées auprès des préfectures pour expulser des squatteurs. Sollicité, le ministère du Logement n’a pas répondu jusqu’ici à nos demandes de précisions sur ces éléments. Lors de la présentation des chiffres de l’Observatoire, le ministère du Logement jugeait ainsi que le squat « n’est pas un phénomène massif en France ».  

Les expulsions locatives se comptent en dizaine de milliers

Les impayés de loyers et les expulsions sont bien plus nombreux. Entre janvier et septembre, l’Agence nationale pour l’information sur le logement (Anil) a recensé 37 817 consultations dans ses agences départementales liées à des conflits entre propriétaires et locataires pour des impayés ou des demandes d’expulsion. « Nous sommes sur le même volume que l’année précédente, précise Louis du Merle, directeur juridique de l’Anil. Que 2022 soit aussi important que 2021 est un signal important car l’année dernière avait déjà été marquée par des vagues d’impayés en lien avec la crise sanitaire. » Le directeur juridique s’inquiète également d’une vague d’impayés à venir s’agissant des charges locatives (chauffage, eau chaude), dans un contexte d’inflation et de crise énergétique qui persiste.

Mais pour l’heure, impossible de connaître le nombre d’expulsions qui résulte de ces consultations. La faute à une réforme de la justice qui bloque les remontées d’informations, expliquent les associations. Début novembre, le ministère du Logement « n’a constaté aucune hausse significative des impayés », sans avancer de chiffres.

On estime que le taux d’impayé concerne de 2 à 3 % de l’ensemble des locataires

 « Entre 2016 et 2021, le nombre moyen de consultations par mois s’élève à plus de 4 000 », écrit l’ANIL dans une étude de juin dernier. L’an dernier, sur les 52 000 consultations, 27 % concernent des locataires bénéficiaires de minima sociaux et 7 % ont moins de 30 ans.

Quant aux expulsions effectives, la Fondation Abbé Pierre en recense 12 000 en 2021, contre 8 156 en 2020 et 16 700 en 2019. Les faibles chiffres de 2020 s’expliquent par la trêve hivernale qui a été prolongée jusqu’au 10 juillet en raison de la crise sanitaire. « En moyenne, nous recensons 15 000 expulsions chaque année » hors période exceptionnelle, résume Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé-Pierre. Pour Manuel Domergue, le nombre d’expulsions pour impayés doit également être mis en regard du nombre de personnes qui paient effectivement leur loyer : « On estime que le taux d’impayé concerne de 2 à 3 % de l’ensemble des locataires. »

Source :

Le journal du Dimanche, Guillaume Caire, 17/11/2022, « Logement : combien compte-t-on de squats et d’impayés de loyers en France ? »


  • Déc, ven, 2022

STOP A LA CRIMINALISATION DES LOCATAIRES !

Communiqué
de presse

Le débat sur la loi anti-squat a débuté le 28 novembre à l’Assemblée nationale. La CNL entend  rappeler son refus absolu de cette proposition qui « fabrique des sans-abris » en favorisant l’expulsion des locataires en difficulté et en les criminalisant.

Elle s’insurge contre cette attaque sans précédent de la loi DALO et du droit à constitutionnel d’un logement pour toutes et tous.

 

Aujourd’hui il y a 4 millions de mal-logés en France, 300 000 sans-abris dont 42 000 enfants et 2 millions de personnes en attente de logement social. Depuis 15 ans la construction de logements sociaux n’a jamais été aussi basse en France. Avec une inflation de 6,5% l’envolée des prix de l’énergie et de l’alimentation, les impayés vont se multiplier et le nombre de locataires en incapacité de payer leur loyer va exploser. L’enjeu plutôt que de stigmatiser ou réprimer les ménages les plus fragiles est bien de les protéger.

 

Cette proposition de loi du groupe Renaissance-LREM issu de la majorité présidentielle visant à protéger les logements contre l’occupation illicite est non seulement une atteinte à la dignité humaine mais également la pire des réponses à la crise sociale ! Elle illustre bien la manière dont le Gouvernement entend s’emparer de la question du logement dans ce nouveau quinquennat !

Cette loi repose sur un argumentaire fallacieux que la CNL réfute. L’arsenal législatif existant permet déjà de défendre le droit à la propriété et les propriétaires victime d’occupation illégale de son

logement. La proposition de la loi anti-squat va donc créer un déséquilibre « entre le droit à la propriété et le droit au logement d’abord » précarisant le plus démuni.

 

La CNL dénonce aussi que :

– La proposition de la loi anti-squat criminalise les locataires en situation d’impayés. Elle triple les sanctions encourues jusqu’à 3 ans de prison et 45 000 euros d’amendes, transforme en « voleurs » la personne en situation de squat.

– Elle accélère les procédures d’expulsions et réduit le rôle du juge dans les procédures.

– Elle redéfinit la notion de domicile en l’élargissant à des espaces non meublés. Un multipropriétaire avec des immeubles vides va pouvoir faire expulser des personnes occupant des bâtiments vides. Alors qu’aujourd’hui 1 logement sur 10 est vide en France.

La logique de cette a loi anti-squat est clairement de réprimer les petits plutôt que d’agir pour lutter contre la crise du logement. Elle s’inscrit dans une dérive autoritaire et délétère du gouvernement

inquiétante.

Pour la CNL les solutions sont ailleurs : pour un vrai respect du droit à un logement digne et abordable

pour toutes et tous comme inscrit dans la constitution.

La CNL était présente aujourd’hui devant l’Assemblée nationale à la rencontre des députés de la NUPES

pour appeller à refuser cette loi cruelle et à amplifier la mobilisation avec l’ensemble des acteurs du logement pour tous.

A Montreuil, le 30/11/2022

Contact presse

Fabien Podsiadlo-Régnier,
Président Fédéral
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